LV
Cette lueur sur le chemin
que dit-elle?
O ces fuites qui montent à l'assaut des toits du monde,
ces milliers de feuilles, pétales durs, drus, étouffés,
rendus au jardin réservé aux archanges...
Voici que lève à nouveau l'étincelle,
éclatent arabesques et feux follets, la violence
légère et tendre, l'ivresse et son aura, l'auréole et l'inconnu.
(Nous sommes)
à
volonté la certitude de la métamorphose
la douceur à force
à l'arraché, le plaisir.
A
fond de gorge, douce, chaude est la nidation
et si fuit en fumée l'extase qui se perd des yeux,
s'en viennent l'ombre décisive, incisive des futurs
et
la mer à l'extrême des chemins.
***
Les saisons ont tourné leurs
pages
des fictions fabuleuses endormi les tourments
enfermé le monde en nos murs
Assez publié les pôles
foulé,
filé le fil de l'équateur à l'horizon
aux quatre coins des horizons...
Fini le défi du grand voyage
cavalcade en royaumes perdus, arbres millénaires
fronde d'apocalypse, mer à jamais étale, lisse.
La
forme a changé de forme
La
courbe a ployé sa courbe
chaque
branche a fait sa gerbe
les brindilles enflammées d'un seul jet, les lucioles
des buissons à baies rouges glanées sur le pavé des villes,
séchés en attente des flambées
à
partir de demain
nous
laisseront sur d'autres rivages.
****
Cette fois
l'âme a mérité son nom
nous voici
sur le fil de
directions incertaines.
Les saisons ont libéré leur roue
elle est acquise, ronde, rayonnante
le ciel a lâché pour nous ses oiseaux
une
autre terre est en vue
Toi, je te garde au secret, tu sais où je te mène
l'âge d'or est au bout, et les noces de la mémoire,
et la douceur
la blancheur des chevelures mêlées.
(T'ai-je assez appelé)
le bélier la tour la seule
tête-lumière
(ai-je assez appelé)
la fête levée sur la tombée du jour
belvédère d'où surgit le destin
à cor à silence et à cri
à
corps et au signal
Car la route est longue, et ma patience
à
la mesure des océans
Au
port tu seras le phare
et
moi le quai
où
viendra accoster le navire de l'Éternité
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